Ce samedi 6 novembre, une douzaine de personnes se sont retrouvées pour partager une expérience dépaysante : une balade sonore. La consigne était simple : regarder un peu moins et tendre l’oreille, afin de découvrir l’environnement sous un nouveau jour. Pour garder l’ouïe fine sans se faire surprendre par une météo incertaine, ils se sont équipés de parapluies et de chapeaux plutôt que de bonnets ou de capuches. Petit briefing du guide, un jeune chercheur en sciences sociales de l’Université de Liège, devant la gare de Pecrot, et les participants se mettent en route, salués par la sonnerie du passage à niveau. Ils prennent par le bois de Pecrot et le bruit des voitures s’estompe pour faire place au frottement des feuilles soulevées par les pas. Sortie du bois et vue sur l’Eglise de Nethen, l’occasion de rappeler l’importance et les rôles multiples des sonneries de cloches dans la vie villageoise d’autrefois. Les pas résonnent ensuite sur les pavés du chemin encaissé de Bossut menant les auditeurs-baladeurs jusqu’au village de Nethen. Autre ambiance : cris d’enfants, aboiements de chiens, voitures, ventilateur d’un café, résonnance métallique du macadam. Après l’escalade de la promenade des murs, ils débouchent dans une bruyère offrant un magnifique point de vue sur le village. Point de vue, mais aussi point d’écoute, l’occasion de tester une méthode de notation des sons environnants. Le passage par l’écrit, en plus de son côté ludique, permet de comparer les sensibilités : un débat s’engage à propos du bruit d’une tondeuse, certains reconnaissent à distance le bruit d’une brouette, d’autres les espèces d’oiseaux présentes, … Après cette pause animée, retour vers Pecrot en enjambant une nouvelle fois la Nethen, une manière de signifier que l’environnement sonore est comme une rivière : sans cesse fluctuant mais pas dépourvu de régularités. Une observation que chacun pourra mettre à profit en tendant l’oreille chez soi, au travail ou en chemin, aux sons qui nous entourent et colorent, souvent inconsciemment, nos activités.

Cette balade ne sera pas sans écho. Elle s’inscrit dans le cadre d’un projet de recherche participative sur l’environnement sonore, baptisé RESoL (Représenter l’Environnement sonore Local). Il s’agit de permettre aux habitants d’un territoire (un village ou une commune) de construire une évaluation de leur environnement sonore. En plus du niveau de bruit, les sons occupent les espaces, se répartissent dans le temps, sont associés à des valeurs et des sentiments qui ne sont pas sans influence sur la manière dont ils sont perçus. Mieux comprendre ces aspects, c’est contribuer à mettre en place des modes de gestion plus efficace de l’environnement sonore. Soutenu par les asbl Trop de Bruit en Brabant Wallon et Eco-vie, ce projet scientifique concerne déjà trois communes wallonnes : Grez-Doiceau, Ottignies-Louvain-la-Neuve et Mouscron pour lesquelles des participants-auditeurs sont recherchés.

Plus d’informations sur le site du projet : www.projetresol.be ou contactez Paul-Louis Colon (LASC, Université de Liège) au 04 366 98 93.

 

Adresse : gare de pecrot grez-doiceau

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